« This is not a love story » (Me and Earl and the Dying Girl) : le cinéma c’est plus que la vie

Un film de Alfonso Gomez-Rejon avec Thomas Mann, Olivia Cooke et RL Cyler. Grand Prix du Jury et le Prix du Public à Sundance 2015. Sortie le 18 novembre 2015.

L’histoire

Greg est un lycéen introverti, adepte de l’autodérision, qui compte bien finir son année de Terminale le plus discrètement possible. Il passe la plupart de son temps avec son seul ami, Earl, à refaire ses propres versions de grands films classiques. Mais sa volonté de passer inaperçu est mise à mal lorsque sa mère le force à revoir Rachel, une ancienne amie de maternelle atteinte de leucémie.

L’avis

Ce énième teen movie n’est pas seulement un bon mélo qui, après nous avoir fait rire pendant tout le film, vous choppe dans le dernier quart d’heure – emmenez les kleenex -, mais c’est surtout une belle déclaration d’amour au cinéma. Le titre français en anglais est totalement nul et faux ! Le titre américain aurait dû être gardé ; ahhh les distributeurs ! This is a love film story ! Non seulement les deux jeunes futurs réalisateurs aiment se moquer des chefs-d’œuvres du septième art, dans le style de Gondry, en réalisant des courts-métrages avec des trouvailles d’animation très drôles et inventives et en détournant les titres des films qu’ils parodient, mais pendant tout le film Gomez-Rejon et d’une manière astucieuse fait des références cinéphiliques dans la narration – superbe scénario de Jessy Andrew d’après son roman éponyme - jusqu’à mettre la musique des quatre cents coup de Jean Constantin ou celle de Vertigo de Bernard Herrmann. La musique du film est celle magnifique de Bryan Eno et Nico Muhly ! La mise en scène est astucieuse et très contrôlée – Gomez-Rejon a une belle connaissance du métier depuis vingt ans qu’il l’exerce – Ce film est son second et il va sûrement faire parler de lui en tant que réalisateur dans les années à venir - Il aime le cinéma, il sait raconter en image des histoires, et quelles images ! – la dernière séquence est un petit morceau d’anthologie - un nom à se souvenir et un film qui est une véritable thérapie de l’existence. Un film nécessaire.