Le visage d’un enfant assassiné il y a 30 ans illustre la publicité d’une garderie au Festival de Jazz de Montreux. Une erreur de débutant bien déroutante.
C’est une bourde qui fait froid dans le dos. Dans le Montreux Jazz Chronicle, journal destiné aux spectateurs du festival de jazz de Montreux, en Suisse, une photo un peu floue du visage d’un enfant a été utilisée pour la publicité d’un service de garderie gratuit proposé par les organisateurs. A la grande surprise des festivaliers, la photo a vite été reconnue comme étant celle du petit Grégory Villemain, assassiné en 1984 dans les Vosges, à l’âge de 4 ans, l’un des faits divers les plus tristement célèbres de France.
La photo figure en dernière page du numéro de Samedi du journal, tiré tout de même quotidiennement à 2 000 ou 3 000 exemplaires à Montreux pendant les concerts. En dessous on peut lire notamment « gratuite, la garderie du Festival accueille vos enfants de 3 à 10 ans dans un espace protégé, à l’abri du bruit et des regards… » Plutôt flippant lorsqu’on connaît la tragédie de cet enfant.
C’est d’abord une section du Front National qui a remarqué l’erreur dimanche, et qui l’a posté sur son site internet. Et si le parti est habitué à créér la polémique, cela n’a pourtant pas fait de vagues. Jusqu’à ce qu’un internaute avisé s’étonne du « drôle de sens de l’humour au Festival de Montreux » sur twitter en postant la photo de la maudite réclame :
« Une erreur humaine »
«C’est une erreur regrettable, dont on mesure la gravité», a déclaré à l’AFP un porte-parole du festival, qui se déroule actuellement sur les rives du lac Léman. Contacté par les médias, il a expliqué qu’il s’agissait d’un « concours de circonstances stupide ». Selon lui, le journal emploie durant le festival des jeunes en formation pour la mise en page. En l’occurrence, un jeune graphiste étranger cherchait une image d’enfant pour illustrer la publicité sur la garderie. Il a tapé«enfant» sur google images, et a choisi celle du petit Grégory sans savoir qui il était, et l’a téléchargée. Grave erreur de casting.
Si tous les exemplaires à leur disposition ont été retirés au plus vite des rues, l’information est déjà partout sur la toile et le Festival s’est vu obligé de « porter ses excuses à toute la France« . Sur la version web du journal, la photo de la jeune victime a été remplacée par un ours en peluche, plus neutre, et beaucoup moins lugubre.