Les Shades sont un groupe de la nouvelle scène parisienne formés en 2004. Leur premier album, Le meutre de Vénus, est sortit en 2008. Si l’album ne connaît pas le succès attendu, la critique est unanime quant à la qualité des textes et la singularité de leur musique, qui semble beaucoup plus mature comparé à l’ensemble de la nouvelle scène française. Ils préparent actuellement leur nouvel album dont la sortie est prévue prochainement. Victor, bassiste dans le groupe, se livre pour Roads.
Présentez-vous brièvement ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Nous sommes les Shades, nous sommes cinq, et nous formons un groupe de rock français indépendant. Benjamin (le chanteur-guitariste) et Etienne (2ème guitariste) sont frères. J’ai rencontré Benjamin au collège, on a commencé à jouer ensemble. On a ensuite recruté Harry (le batteur) en seconde. Le groupe a commencé à 4, et un an plus tard Hugo nous a rejoints au clavier. C’était un pote de roller de Benjamin et Etienne.
Quand et Comment avez vous commencé à jouer ?
On a commencé les répétitions, à 4, en octobre 2004. Cela ne ressemblait pas à grand-chose au début, mais très vite on a réussi à avoir des « compos » et des concerts.
Définissez votre musique ? Quelles sont vos inspirations ?
Guitares-basse-batterie… Techniquement c’est du rock. Ensuite les claviers nous permettent d’avoir d’autres couleurs, soul ou électro. Disons que c’est du rock au sens large.
« Avoir un groupe? Cela nous a permis à tous d’avoir une vie moins ennuyeuse que prévue. »
Qu’est ce que ça t’a apporté de jouer dans un groupe ?
Tout un tas de choses. Partir en tournée, monter sur scène à l’Olympia… Mais au-delà des rêves de gosse et des clichés, ça nous a permis à tous d’avoir une vie moins ennuyeuse que prévue. Sans le groupe je serais resté chez moi à travailler, à ne pas oser parler aux filles… J’ai fait des choses que je n’aurais jamais osé faire si le groupe n’avait pas existé. Disons que ça a modifié les trajectoires tracées au départ, et c’est tant mieux.
Vous chantez en français, quels sujets traitez vous dans la majorité des chansons ?
C’est Benjamin qui écrit les textes donc je ne peux qu’interpréter… Je dirais que le fil conducteur c’est l’angoisse… Au début c’était les angoisses de l’adolescence, maintenant les angoisses liées au fait de grandir et de ne pas forcément être là où on pensait être quelques années auparavant.
Votre dernier EP est sorti récemment, avec le recul quel sont tes sentiment vis a vis de vos anciennes productions ?
J’aime tous les disques qu’on a sortis, de manières différentes car ils sont tous différents. Je regrette un peu qu’il n’y ait pas eu de véritable continuité entre chaque enregistrement. On dirait un groupe différent à chaque fois, ce qui n’est pas mauvais en soi, mais du coup j’ai l’impression qu’aucun de ces enregistrements ne nous définit vraiment. J’aimerais qu’on enregistre ce disque où on pourrait dire : « ça c’est les Shades ! », et que cela nous définisse enfin.
Parle nous de ton label, quelles sont vos relations avec eux ?
Tricatel est notre label depuis 2006 (avec une coupure pour le 2ème album chez Sony). Ils nous ont beaucoup apporté et nous ont fait grandir, ensuite il y a eu des hauts et des bas… Ce n’est jamais facile quand ça ne marche pas.
« La musique ? Je suis tombé dans la marmite très tôt. »
Tu es bassiste dans le groupe, es-tu autodidacte ? Est-ce ton environnement familial qui t’as influencé au début ?
J’ai appris la basse tout seul. J’étais musicien avant le groupe donc on ne peut pas vraiment parler d’autodidacte. La famille de mon père produit des musiciens à chaque génération donc je suis tombé dans la marmite très tôt.
Que penses tu de la scène parisienne actuelle ?
On ne peut plus parler de scène. A l’époque des Rock’n’roll Fridays au Gibus ou au Tryptique on pouvait parler de scène : les groupes jouaient ensemble et les gens venaient pour voir tous ces groupes, même si chacun avait ses préférences. Aujourd’hui rien à voir… Il ne reste plus beaucoup de groupes de rock de notre âge qui font des concerts à Paris… Et c’est morcelé, chacun évolue dans son coin. Sinon c’est très bien ce qui arrive à La Femme, ils sont intelligents, ils ont tout compris à mon avis.
Quels sont vos plans avec les Shades pour le futur ? Des concerts de prévus ? Un album ?
Des concerts parisiens pour l’instant. Sinon on répète de nouvelles chansons, en espérant enregistrer un album au premier semestre de 2012.
Pour finir, je vais te demander ton top 5 albums ?
- Astral Weeks de Van Morrison
- #1 Record de Big Star
- Le premier album des Stooges
- The Real McCoy de McCoy Tyner
- Pet Sounds des Beach Boys
Par Vincent Bonhomme