Parce qu’il avait voulu faire une blague en incorporant du cannabis dans ses recettes pâtissières pour faire « tripper » ses camarades de classe, un étudiant âgé d’une vingtaine d’année a été condamné hier à 4 mois de prison avec sursis par le tribunal d’Arras. Dans l’histoire, un professeur visiblement novice dans l’utilisation de tetrahydrocannabinol s’est tout de même, sous l’effet du produit, pris pour un oiseau…

Les space cakes ont ceci de particulier qu’ils sont souvent trompeurs. Au début, c’est toujours pareil: on ne ressent aucun effet. Puis, après quelques dizaines de minutes, boum, c’est le drame: le produit « cogne ». D’ailleurs, souvent pour les non-initiés, les réactions engendrées sont spectaculaires… Mais normalement, après quelques heures de planage, tout rentre à la normale…

Le 19 mars dernier, un étudiant de l’IUT de Roanne avait, lors d’un voyage scolaire organisé dans le nord, fait ingérer à ses camarades des gâteaux spéciaux dont il avait le secret. Bloqué en gare d’Arras, le gentil pâtissier de la bande a alors proposé à ses amis de partager son goûter, comme les enfants. Mais quelques minutes plus tard, les cinq étudiants et le professeur qui avaient consommé les « cookies du diable » se sont soudainement retrouvés dans un état second: bref, ils étaient défoncés.

La cour de récré en folie!

Alors que quelques étudiants ont simplement été pris de malaises bénins, le professeur à quant à lui complètement déraillé. Pour rappel, l’enseignant s’était mis à tournoyer sur lui-même de manière frénétique en battant des bras, se prenant ainsi visiblement pour un oiseau… A titre informatif, le « cuisto’ du ghetto » avait mis environ 6 grammes de cannabis dans sa préparation, soit une dose plus qu’honorable pour découvrir les effets de la ganja.

Logiquement, face à cette scène de délire total où des étudiants agonisant contemple leur professeur qui se prend pour un oiseau, les pompiers locaux n’ont pas tardé à intervenir. Transporté d’urgence à l’hôpital, tout le monde s’en est sorti sein et sauf, même le pigeon du jour…

Mais le professeur n’a pas vraiment apprécié sa propre interprétation du lac des cygnes, n’est pas Tchaïkovski qui veut! Il a donc porté plainte contre l’étudiant, qui face au drame, s’était dénoncé. « Je ne voulais pas causer de préjudice », explique le jeune prévenu à la barre, abattu. Mais pourquoi avoir proposé la boîte ? « Après avoir consommé, je n’avais pas conscience des conséquences, des effets indésirables. Quand j’ai tendu la boîte, je ne pensais pas à la drogue mais à la nourriture. » « Au-delà d’alimenter la rubrique insolite, cette affaire aurait pu avoir des conséquences dramatiques, argumente le substitut du procureur Chodkiewicz. Les pompiers arrivent dans le quart d’heure, on est en centre-ville. Et si ça s’était passé en rase campagne, suite à l’incident qui a immobilisé leur train ? » C’est un jeune rongé par la honte et le sentiment de culpabilité, plaide l’avocate du jeune homme, Anne Champagne. « Il se sent dépassé par les proportions prises par cette affaire dans les médias. Ce n’est pas un cuisinier maléfique qui voulait nuire à autrui, ni un apprenti sorcier. On n’est pas face à un délinquant d’habitude. Ce n’est pas un mauvais petit plaisantin. Il n’a pas réfléchi au moment où il a tendu ses cookies. »

Bref, comme à l’époque des sorcières condamnées pour actes de sorcellerie, le pâtissier dissident écope de quatre mois de prison avec sursis, un travail d’intérêt général de 180 heures et obligation de soins. •

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2 Réponses

  1. yayo

    Salut, alors tout l’article m’a bien fait marré, moi même étant assez  » gourmand « , rien de bien méchant dans tout ça. Mais  » obligation de soins  » ???
    Non mais on va où là ? c’est le juge qui devrait se faire soigner.

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