Dans une idée générale de transition marquée entre l’hiver et le printemps, la couture s’actualise, s’urbanise, se revisite.
Vestiaire urbain, déstructuration, perfectos, la couture cette saison est à la femme active et exigeante. Si l’on retrouve ses éternels codes d’élégance, de raffinement et de précision, comme il est d’usage chez Elie Saab ou Christian Dior (qui modernise toutefois ses silhouettes par rapport à l’été dernier), ils sont aussi subtilement détournés chez Givenchy, pour qui Ricardo Tisci s’impose un peu plus chaque saison comme maître de la couture de la rue, ou complètement revisités chez Alexis Mabille qui n’a pas peur de fusionner chemise tailleur et robe de bal dans des tons très pastels, le tout sur un catwalk rose bonbon qu’on a toutefois du mal à approuver.
Dans une ligne foncièrement urbaine, Bouchra Jarrar met l’accent sur de gros cols asymétriques et des tops croisés à fines rayures dans des tons encore assez hivernaux, un défilé intéressant auquel on ne s’attendait pas forcément, alors qu’Alexandre Vauthier mise sur des tailleurs noirs et marines aux décolletés plongeants et qu’Iris Van Herpen, fidèle à elle même, joue sur de grands volumes structurés en matières incroyables qui peuvent donner le ton à une working girl futuriste.
C’est finalement cette frontière que l’on aime voir apparaître dans la haute couture : la limite entre l’égo du créateur et la sévérité de la tendance, la dictature du portable. Cette saison semble ouvrir la voie à une couture plus abordable, qui se résout à adapter ses codes à l’inévitable évolution de la femme, ouvrant la voie à un vaste champ créatif pour les années à venir.
Laisser un commentaire