Un rapport publié par l’Institut de veille sanitaire révèle que les Français dorment mal et bien trop peu. Le stress et les nouvelles technologies seraient les principales causes de ce problème qui touche de plus en plus de personnes.
Tous les jours dans les transports en commun, il suffit de regarder la tête des usagers pour comprendre que la plupart d’entre eux ont passé une nuit pas forcement très adaptée à leurs rythmes de vie.
Cauchemars, sommeil agité, difficile à trouver, insomnies chroniques seraient dues problèmes de sommeil touchent surtout la population active, donc plutôt les personnes âgées de 15 à 54 ans, qui dorment en moyenne 7h13 par nuit (7h18 pour les femmes et 7h07 pour les hommes) révèle cette étude réalisée par l’INVS en novembre dernier. De plus, le rapport indique que sur les 27.500 individus de 15 à 85 ans interrogés, beaucoup se plaignent d’un manque de sommeil qui les handicaperait dans leur vie quotidienne.
La progression de l’insomnie
Aujourd’hui, 16% des 15-85 ans présentent les signes d’une insomnie chronique. Les femmes sont elles tout particulièrement touchées par ce phénomène (19,3% de femmes contre 11,9% d’hommes). En cause, les facteurs anxio-dépressifs tels que le chômage, la précarité, les problèmes de famille, le stress sont les principales raisons de l’insomnie, selon cette étude. Pour les hommes, le vieillissement accroît d’une manière significative le risque d’y être confronté: 3% des jeunes garçons âgés de 15 à 19 ans sont touchés, contre 14,8% des 45-54 ans.
Erika Stroobants a 40 ans et souffre d’apnée du sommeil depuis plusieurs années. Elle témoigne à ce sujet: “le problème pour moi, c’est que je suis épuisée quand je me réveille le matin.” Sa soeur ainée, Karine, souffre elle d’insomnie. Au sujet de ce trouble qui perturbe régulièrement ses nuits, elle explique avoir ”des difficultés pour s’endormir.” Selon elle, ces problèmes seraient dus “au stress et à la pression quotidienne.” Résignées, les deux soeurs préfèrent désormais la méthode médicamenteuse pour se soigner…
Pour le docteur Colette Couque, psychiatre dans l’unité d’exploitation et de traitement des troubles du sommeil du CHU de Caen,“il existe un facteur génétique constitutionnel qui détermine les besoins en sommeil de chacun. Et puis, par exemple, les enfants dorment plus mais ils ont un sommeil plus paradoxal et plutôt multiphasique, c’est à dire peu de temps et souvent. Petit à petit, le sommeil devient après plus continu.”
Les scientifiques expliquent également dans ce rapport que l’allongement du temps de transport, l’utilisation excessive des smartphones le soir, les jeux vidéo et la télévision sont autant de nouveaux problèmes qui perturbent au quotidien le sommeil des jeunes.
“On dort à peu près deux heures de moins qu’au début du XXème siècle” explique le docteur Colette Couque, psychiatre dans l’unité d’exploitation et de traitement des trouble du sommeil du CHU de Caen.
Le manque de sommeil a des conséquences
En plus des risques d’hypertension artérielle, de diabète ou de maladies cardiovasculaires déjà connus de tous, les carences de sommeil influent directement sur le corps et l’énergie. L’Institut de veille sanitaire précise dans son rapport que “de nombreuses personnes souffrent de somnolence et de vigilance au travail. Cela se traduit directement par des troubles de la concentration, qui peuvent aller jusqu’à l’endormissement au volant. Un Français sur vingt avoue s’endormir au moins une fois par jour sans pouvoir y résister.”
Le docteur Couque poursuit en expliquant “qu’il faut comprendre que le temps de sommeil est quelque chose de très individuel. Il existe beaucoup de types de dormeurs différents. Certaines personnes se sentiront bien avec cinq heures de sommeil par nuit alors que d’autres auront besoin de neuf à dix heures par nuit. Ce sont justement ces personnes qui sont en général le plus en souffrance puisque actuellement (dans notre société), c’est difficile de dormir autant et d’être en même temps performant.”
Des remèdes simples
Près d’une personne sur dix confesse avoir déjà consulté un spécialiste pour des problèmes de sommeil. À ce sujet, les spécialistes sont formels: il existe des traitements non-médicaux et souvent très simple pour parvenir à lutter contre l’insomnie. Par exemple, la petite sieste en milieu de journée est chaudement recommandée. Il est prouvé qu’une pause de vingt minutes redonne de l’énergie pour deux heures.
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