Israël et Gaza: le début d’une nouvelle crise

Raffael Enault 11/11/2012 0

Eternelle guerre « d’enfants terribles ». Quatre Palestiniens ont été tués et quatre soldats israéliens blessés, samedi, dans des affrontements le long de la frontière israélienne. La paix semble de nouveau en danger.

 Israël et Gaza: le début dune nouvelle crise

Quatre Palestiniens ont été tués et quatre soldats israéliens blessés dans une nouvelle flambée de violences samedi à Gaza. Cet affrontement représente l’un des plus lourds bilans pour l’armée israélienne dans ce territoire depuis sa dernière offensive en 2009. Peu avant minuit, un raid aérien israélien au nord de la ville de Gaza a fait un mort et deux blessés, selon plusieurs sources médicales locales. L’homme tué, Mohammed Shwikani, 20 ans, appartenait aux Brigades Al-Qods, la branche armée du Jihad islamique palestinien. Cette dernière est réputée particulièrement menaçante envers l’état voisin.

Dans un communiqué de presse, l’armée israélienne a déclaré avoir pris pour cible une «unité dans le nord de la bande de Gaza qui venait de tirer des roquettes vers le sud d’Israël». Plus tôt dans l’après-midi, trois Palestiniens avaient été tués et 25 autres blessés par des tirs d’artillerie israéliens, selon Achraf al-Qoudra, porte-parole des services de santé du Hamas, l’organisation politique qui « dirige » la bande de Gaza.

Le début d’une crise

À l’origine de cette confrontation, un tir de missile antichar contre une jeep de l’armée à la frontière entre Gaza et Israël. Cet incident est l’un des plus sérieux depuis l’offensive militaire israélienne contre le territoire palestinien en décembre 2008. Israël agite à nouveau la menace d’une opération militaire terrestre dans l’enclave palestinienne, sur le modèle de l’opération «Plomb durci» qui avait fait plus de 1.400 morts palestiniens, en majorité des civils, et 13 morts israéliens, dont 10 soldats.

Selon l’armée et la police israéliennes, près de « 60 roquettes ont été tirées depuis samedi de Gaza contre Israël » - dont 25 à partir de minuit - par des combattants palestiniens, faisant quatre blessés légers aux environs de la ville de Sdérot (sud).

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a d’ores et déjà averti que l’Etat hébreu était prêt pour l’escalade en réponse à la nouvelle flambée de violences le long de sa frontière avec la bande de Gaza. « Le monde doit comprendre qu’Israël ne restera pas sans rien faire face aux tentatives de nous attaquer. Nous sommes prêts à l’escalade (en intensifiant nos actions) », a déclaré M. Netanyahu lors de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres.

« Si cela continue, nous envisagerons des représailles beaucoup plus fortes et massives afin de protéger nos citoyens » a renchéri le ministre des Finances Youval Steinitz, un proche du Premier ministre. « La situation à Gaza devient insupportable. On ne peut pas tenir plus d’un million de personnes sous un barrage constant de mortiers et de missiles, » a estimé son collègue Uzi Landau, ministre des Infrastructures. « J’imagine qu’Israël devra se préparer à une opération, qu’il y ait des élections ou non, » a-t-il ajouté.

Un dialogue de sourds

Les groupes palestiniens ont, quant à eux, condamné les tirs israéliens. «Nous considérons cette escalade comme très dangereuse. Elle doit stopper immédiatement», a déclaré Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas. Un groupe radical de Gaza, les Comités de résistance populaire (CRP), a assuré que «l’ennemi sioniste» paierait «un prix élevé après ce crime contre Gaza». Et le Jihad islamique a prévenu que «toute agression contre le peuple palestinien» serait suivie d’une «réponse de la résistance». Les brigades Al-Qods et les CRP se sont attribués la paternité de plusieurs tirs de projectiles.

 

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