Les jeunes enseignants gagneront à partir de ce mois-ci, 100 euros de plus par mois. Entrant parfaitement dans le cadre des promesses faites par Nicolas Sarkozy depuis le début de son quinquennat, cette mesure apparaît à quelques mois des futures échéances présidentielles comme une manœuvre politique à caractère démagogique dans le but de séduire des enseignants en majorité hostile au gouvernement en place.
Chose promise chose due. Sarkozy l’avait dit, Luc Chatel l’a fait. Constituant une réponse à la réforme de l’éducation nationale proposée par François Hollande qui annoncait vouloir recruter 60 000 enseignants, cette mesure s’étendra sur les 4 premières années de la vie professionnelle des professeurs.
Sujet à de nombreuses critiques venant, pour la plupart, des syndicats d’enseignants, cette réforme est pointée du doigt par ces derniers. Daniel Robin, Co secrétaire du SNES déclare que ces « 100 euros supplémentaires sont accordés pendant un an et demi aux débutants. Ils sont sans effet sur la suite de la carrière qui n’est absolument pas revalorisée. Ils progressent plus vite mais stagnent plus longtemps. »
Réflexion légitime, l’opinion publique est tout de même en droit de s’interroger quant à la manière dont est encore une fois accueilli une valorisation salariale par les professeurs.
« 18% en 5 ans »
A l’heure où la plupart des français voient se profiler à l’horizon une crise financière sans précédent, l’accueil en demi teinte de cette mesure par beaucoup de professeurs semble se placer à la limite de la décence. Le salaire des enseignants a augmenté de 18% en 5 ans quand, au même moment, la croissance et le smic peine à dépasser les 1%.
« Ils ne se feront pas acheter »
Rarement dans la demi mesure, les principaux syndicats d’enseignants annonce que cette mesure ne permettra pas au gouvernement d’acheter la tranquillité sociale. Peu enclin à diminuer leurs avantages sociaux, ils annoncent un futur mouvement de protestation pour s’opposer à la réforme en cours qui permettra aux chefs d’établissements d’évaluer le travail des enseignants travaillant au sein de son établissement scolaire. Ces mêmes chefs d’établissement décrits comme « incompétents » par Daniel Robin.
Problème de fond
Pour un grand nombre de travailleurs, il semble tout à fait normal de se faire évaluer par son supérieur hiérarchique. L’éducation elle, refuse ce principe et continue sa nage à contre courant.
Par Raffaël Cabin





