Viande de cheval : les Verts appellent le consommateur à se responsabiliser

Arthur Beaufils 25/02/2013 0

Les Verts européens ont bien évidement été les premiers à tomber dans la facilité : faire payer aux consommateurs la crise de la viande de cheval roumain et les méandres du commerce agro-alimentaire européen.

Lundi 25 février, plusieurs eurodéputés écologistes ont affiché lors d’une conférence de presse leur volonté de mettre en place des campagnes de sensibilisation sur la consommation des « eurocitoyens ». Le but : faire évoluer les habitudes pour « privilégier la qualité sur la quantité ».

Carl Schlyter, un eurodéputé écologiste suédois, explique que « les gens doivent être conscients des conséquences des bas prix. Si vous achetez de la viande à (un prix plancher), il est clair que l’animal a souffert ». En clair, les moins aisés peuvent dire définitivement adieu au gigot ou au tagine dominical et à la viande en général qui est déjà hors de prix pour une partie non négligeable de la population européenne au regard du nombre de repas distribué par les associations (130 millions distribués en France en 2012). Au belge Bart Staes (Groen) de renchérir : « Ne pas manger de viande un jour par semaine n’est pas trop difficile, même si vous êtes accro ». Une addiction à la viande existerait donc, les écologistes font aussi dans le médical.

Entre les nombreuses propositions que veulent mettre en place les Verts après cet énième scandale agro-alimentaire à l’échelle européenne, celle-ci est surement la plus démagogique. Une campagne de pub payée par les fonds de l’Union Européenne (les impôts des citoyens des pays membres) pour expliquer que la dérégulation du commerce agro-alimentaire est due à l’appétit vorace des « citoyens européens » ? Le summum de l’hypocrisie politique (écologiste) européenne vient peut-être d’être atteint. Peut-être. L’eurodéputé allemande des Verts européens, Rebecca Harms, a indiqué que c’est « la concurrence sur les prix qui est la porte ouverte à la fraude », là encore, on peut voir dans cette déclaration une fronde à l’avidité consumériste des administrés de Bruxelles. Autrement dit, l’ultra-libéralisation de l’Union Européenne et son marché sont la faute du consommateur lambda. Même après deux semaines intensives de reportages sur les chaines d’info en continu, on aurait du mal à croire cette version machiavélique. Pour rappel, le parti écologiste français, EELV (Europe Ecologie Les Verts) fait partie des Verts européens.

Les propositions tardives des Verts pour légiférer au mieux l’étiquetage des viandes, le bien être animal, le contrôle des marchés et la politique agricole en général, ont été appliquées au minima. Seul le bœuf sera finalement étiqueté de manière plus lisible. Les lobbies bruxellois et le manque de crédibilité ont eu raison de la politique des Verts européens. Ils ont une nouvelle fois échoué sur un de leurs sujets de prédilection et tentent désormais de faire endosser la responsabilité morale du scandale de la viande de cheval européenne sur le dos des consommateurs, encore une fois trompés par l’industrie agro-alimentaire.

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