Les taliban pakistanais se sont trouvés un nouveau numéro deux, Khan Saïd, pour succéder à Wali ur Rehman, qui a été tué par un drone américain mercredi dans la zone tribale du Nord-Waziristan, a-t-on déclaré jeudi de source proche du mouvement intégriste.
« Les chefs des taliban pakistanais se sont réunis mercredi soir pour désigner un nouveau numéro deux peu après avoir porté en terre Wali ur Rehman », ont déclaré à Reuters plusieurs taliban.
Khan Saïd, âgé de 38 ans, était jusqu’alors un adjoint de Rehman. Il a pris part à l’organisation d’un attentat contre une base navale pakistanaise en 2011 à Karachi, qui avait fait 18 morts, de même qu’aux préparatifs de l’évasion de près de 400 islamistes d’une prison pakistanaise en 2012.
« Il y a eu consensus total sur Khan Saïd », a déclaré un taliban pakistanais.
L’attaque de drone de mercredi, qui a tué sept personnes au total, était la première au Pakistan depuis les élections législatives du 11 mai, dont les raids de drones américains ont été l’un des enjeux.
C’était aussi la première attaque d’un drone américain à être signalée depuis que Barack Obama a annoncé la semaine dernière que les Etats-Unis allaient diminuer le rythme de ces raids.
Néanmoins, les pakistanais ne seront pas nombreux à regretter la mort de Rehamn. Comme le leader adjoint du Taliban, il a orchestré les attaques suicide à la bombe qui ont tué des milliers de civils et du personnel militaire pakistanais au cours des six dernières années.
Depuis le début de la guerre des drones menée par la CIA en 2004, les américains ont essayé d’apaiser la situation en tuant des militants qui étaient une plus grande menace pour le Pakistan que pour les Etats-Unis en réalité. En 2004 d’ailleurs, ils avaient réussi à tuer un des précédents leader des taliban : Baitullah Mehsud,
Depuis le début de la guerre en 2001, on estime que 40 000 civils et soldats pakistanais sont morts du fait des attaques des Talibans. Cette année, ils avaient tué entre autre des médecins venus délivrer des vaccins contre la polio. Plus récemment, il ont cherché à influencer le 11 mai l’élection en visant les candidats de partis laïcs et leurs partisans, 130 sont morts au final.
M. Rehman avait aussi des liens avec plusieurs partis religieux, dont certains avaient offert un service « d’intermédiaire » avec le Taliban. Le schah de Mualana Syed Yusuf, le leader adjoint d’un de ces partis, a dit que la mort de M. Rehman rendrait plus difficile de négocier la paix.
« Tout a été renversé », a dit M. le Schah. « Maintenant le Taliban vengera son meurtre, ce qui aboutira à plus de carnage et violence à travers le pays ».
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