A quelques semaines du baccalauréat, tous les élèves ne sont pas logés à la même enseigne. Les nouvelles épreuves de langues sèment la pagaille au coeurs des lycées. La réforme qui veut que les élèves passe une épreuve écrite et une épreuve orale en LV1 et en LV2 à été mal préparée en amont, et du coup, difficile à mettre en place.
Le projet avait pourtant l’air plaisant sur le papier, garantissant en plus d’une épreuve orale et écrite, une épreuve de compréhension, que les professeurs attendaient depuis longtemps. Néanmoins, tout ne se passe pas comme prévu. En effet, le texte est flou et dit que » l’épreuve de compréhension doit être passée au cours du second semestre ». Certains élèves l’ont donc passés en février, d’autres en avril. « L’égalité de traitement entre les candidats n’est pas garantie. En trois mois, les élèves ont le temps de progresser», tempète Michel Morel. «Surtout, on ne comprend pas l’intérêt d’une épreuve anticipée en cours d’année,renchérit Laurélie, prof d’anglais en Poitou-Charentes. Encore, du contrôle continu, cela peut se justifier. Mais là, c’est un examen terminal, en milieu d’année… Sans le côté officiel et sacralisé de la semaine du bac. »…
S’ajoute «l’expression orale», qui doit être organisée indique le ministère, au «cours du dernier trimestre». «On a su que très tard en quoi consistait cette épreuve. Les élèves piochent un petit papier et doivent parler pendant cinq minutes de l’une de ces quatre grandes notions : mythes et héros, l’idée du progrès, lieu et forme du pouvoir, espace et échange, explique Laurélie. C’est tout ce qu’on sait. Pour le reste, c’est le flou artistique.» Les profs échangent beaucoup sur les forums, chacun y allant de son interprétation. Certains considèrent que les élèves ont droit à un support écrit, d’autres non.
Quant à l’examen écrit, qui se déroulera en fin d’année au moment du bac, ce n’est guère mieux. «Personne ne sait ce qui est prévu exactement. On est incapable de dire aux élèves la forme que prendra l’examen…», déplore Michel Morel. Il a bien tenté d’alerter le ministère dès l’été 2012, mais «bien évidemment ils n’en ont pas tenu compte».
Pour couronner le tout, les fiches d’évaluations fournies aux profs réduisent considérablement l’éventail des notes… Ainsi, à l’épreuve de compréhension orale LV1, le candidat aura 2 sur 20 s’il n’a rien compris, 6 s’il a compris un peu, puis 10, 16 ou 20/20. Aucune autre note possible. Pour les LV2, la grille est différente mais tout aussi déroutante: 4, 8, 12 ou 20/20. Les résultats ne sont pas communiqués aux élèves avant les résultats du bac. En principe, du moins.
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