Les choses avaient très mal commencé. Dès la campagne présidentielle, François Hollande s’était illustré par cette déclaration d’ores et déjà rentrée dans l’histoire pour le concentré de tartuferie qu’elle contient : « Mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. »
L’intéressé confessait alors tout ignorer, pour ne citer qu’eux, de Goldman Sachs, de JP Morgan, de la City, de Fitch, de Moody’s, de Georges Soros, de Blythe Masters ou encore de la Société générale. Il signifiait à ses électeurs, avec honnêteté et solennité, qu’il était parfaitement incapable d’enrayer l’action néfaste des principaux acteurs de la finance, faute pour lui de simplement les connaître. La bonne excuse, diront les mauvaises langues…
Mais au-delà d’un simple pacte de non-agression, on constate que François Hollande a fait la politique de l’oligarchie financière de façon encore plus évidente que n’avait pu la faire Nicolas Sarkozy. Quatre points nous permettent de l’affirmer :
- En faisant voter le TSCG, François Hollande s’engagea auprès de la Commission européenne d’imposer à la France une rigueur sévère afin que notre pays continue de verser aux banques de gigantesques intérêts (50 milliards d’euros par an) ;
- En validant le MES, négocié par son prédécesseur, il cautionna la mission de racket légal dévolue à cette institution dictatoriale, qui, rappelons-le, est autorisée à puiser dans les finances publiques des Etats membre de l’Union européenne, sans que ces derniers aient le droit de s’y opposer, pour rembourser les intérêts dus aux banques par les Etats connaissant des difficultés budgétaires ;
- Par la politique du rapport Gallois, il renouvela et justifia le choix du libre-échange mondialisé comme politique commerciale de la France ; politique qui est un cancer pour l’économie française mais qui contribue à la prospérité de l’oligarchie financière ;
- Dans son projet de réforme bancaire, il tente de mimer un Glass-Steagal Act qui ne leurre personne, même dans son propre camp. Cette loi imposera aux banques de séparer leurs activités de dépôt et d’affaires…entre diverses filiales, ce qui au final ne changera strictement rien.
À quatre reprises donc, en l’espace de huit mois, alors qu’il avait le choix entre les intérêts de l’économie française et les intérêts de la finance, François Hollande opta pour la finance contre la France. Cette politique n’est pas une surprise puisque que les mesures précitées ne sont que les corolaires des traités européens ou des va-tout destinés à sauver un euro déjà mort.
Moralité : un président de la République qui choisit de rester lié aux traités européens ne peut pas être l’ennemi de la finance. Il ne peut être que son préposé.
Par Adrien Abauzit






