Pékin au bord de l’asphyxie, les hôpitaux sont débordés

Arthur Beaufils 31/01/2013 0

Un nuage de pollution asphyxie la ville et ses 20 millions d’habitants. La capitale chinoise connaît une peut-être sa plus grave crise environnementale.

Le « brouillard » qui plonge Pékin dans la pénombre dure généralement quelques jours par mois. Depuis début janvier, la pollution atmosphérique a atteint des niveaux records.

Les autorités ont pour la première fois enjoint les habitants à rester cloîtrer chez eux alors que les hôpitaux sont débordés par l’afflux de citadins qui se plaignent affections respiratoires. Le journal Pékin-Matin a rendu une enquête qui fait état d’une hausse de 20% de patients souffrant de problèmes pulmonaires ou de difficultés respiratoires. La moitié des patients admis au service d’urgence d’un des principaux hôpitaux pour enfants sont traités pour des symptômes similaires.

Pas de feux d’artifices

Les autorités se veulent d’habitude très « rassurantes » sur les problèmes liés à la qualité de l’air de la capitale chinoise. En juin 2012, un étrange nuage en forme de champignon avait survolé la ville durant quelques jours. Les communiqués officiels ont expliqué que des paysans brûlaient leurs champs autour de la ville après la moisson… Aujourd’hui, la presse officielle demande des explications au gouvernement tant la situation préoccupe les habitants. Les policiers pékinois chargés de la circulation ont même demandé d’avoir des masques filtrants intégrés à l’uniforme.

Une série de mesures drastiques ont été prises. La ville compte 5 millions de véhicules pour 20 millions d’habitants, un tiers du parc automobile pékinois sera interdit de circulation. Les autorités ont également annoncé la fermeture temporaire d’une centaine d’usines en périphérie de la métropole. Autre signe fort, l’interdiction éventuelle des feux d’artifices pour le Nouvel An chinois. Ces derniers peuvent disperser dans l’air des milliards de particules fines supplémentaires.

Pollution : un baiser de judas ?

Cette crise est le symbole des dérives chinoises en matière de politique industrielle. La Chine, à l’instar de son rival économique américain, a toujours refusé l’application ou la signature des différents accords environnementaux pris à l’échelle planétaire. L’économie de marché chinoise vit sur la frénésie du consumérisme mondial et accueille des industries ultra-polluantes qui ont désertées les pays occidentaux où il existait au moins un contrôle. La révolution industrielle de l’empire du Milieu a fait sa fortune mais elle pourrait lui coûter très cher, pour sa population et pour son économie.

 

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