« La violence urbaine est désormais importée à l’hôpital. Il n’y a plus de respect de l’institution ». En une phrase seulement, Le Dr Philippe Jean, chef du service de l’hôpital Nord de Marseille a parfaitement résumé la situation actuelle. Il explique être, lui et ses collègues, confrontés à nouvelle forme de violence « non maîtrisable », souvent « sur fond d’alcool et de toxicomanie. »
La direction de l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) a indiqué ce mardi que l’hôpital Nord de Marseille avait déposé une plainte après ces actes de violences survenus dimanche et lundi aux urgences.
Un problème d’Etat
Alors, le personnel des hôpitaux s’inquiète. Face à cette explosion de violence, les médecins sont impuissants: leur rôle n’est en aucun cas d’éduquer des patients, et ils n’en ont évidemment pas le pouvoir. les docteurs sont donc censés soigner les malades quasiment gratuitement, avec en plus le seul droit de se taire.
Cependant, il ne faut pas oublier que sous leur blouse blanche, les médecins sont avant tout des hommes. Il n’est dont pas impossible ni injuste qu’à un moment, exaspérés par leurs conditions de travail, ils refusent tout simplement de soigner les patients les plus incivilisés. C’est cruel, mais si c’est la chose à faire pour que l’hôpital redevienne une institution respectable, alors il faudra refuser de façon arbitraire certains cas.
En effet, beaucoup de personnes semblent oublier que l’hôpital est un service public. S’ils ne sont pas satisfaits par la qualité des soins dispensés à « l’hosto d’Etat », ils peuvent toujours se replier sur les cliniques privées. Certes, les prix ne sont pas les mêmes, mais ne mérite-t-on pas d’avoir le choix?