Mr. White en solo

Vincent Bonhomme 30/04/2012 0

Après la création des immenses White Stripes, le succès des Raconteurs ou The Dead Weather, le génie de Nashville sort son premier album solo : Blunderbuss. Roads revient sur la vie d’un homme hors du temps.

John Anthony Gillis de son vrai patronyme, est né le 9 juillet 1975. Il est un des pioniers du revival garage des années 2000 (Il a surfé sur cette vague avec les Strokes, les Libertines, etc..). Il co-fonde les Whites Stripes en 1997 avec sa femme et batteuse Meg White (ils se faisaient d’ailleurs passer pour frères et soeurs). Abandonnant tout désir de devenir prètre -son projet initial- ils sortent leurs premier album en 1999. Ils forment alors l’un des plus beau groupe des années 2000. Officiellement divorcé depuis 2000, le duo met fin à leur collaboration musical en février 2011. Il a annoncé par la suite qu’il ne reformera jamais le groupe à part s’il se retrouve vraiment « ruiné »…

Originaire de Detroit, il fuit cette ville fantôme en 2006 pour s’installer dans une grande maison a Nashville, berceau de la musique country. Il y croise désormais les Black Keys dans les rues (qui en passant sont aussi originaires de Detroit). Trois ans plus tard, il y achetait un entrepôt dans l’idée d’y stocker ses instruments et son matériel de tournée.

En 2006, il fonde avec ses potes de Nashville, Brendan Benson, Jack Lawrence et Patrick Keeler un nouveau combo : The Raconteurs. Avec son nouveau groupe, il sort un album, Broken Boy Soldiers et un tube, Steady as she goes.

En 2008, il signe la B.O du dernier James Bond - Quantum Of Solace- avec la chanteuse Alicia Keys, d’ailleurs on ne comprend toujours pas l’intérêt de cette collaboration entre ces deux artistes aux univers complètements différents.

Plus récemment, le groupe The Dead Weather s’est formé et Jack White y joue de la batterie. L’originalité de ce projet réside dans le fait qu’Alison Mosshart, la chanteuse du groupe The Kills, y chante. Le bassiste Jack Lawrence, est celui des Raconteurs, et l’actuel claviériste de Queens Of The Stone Age, Dean Fertita y participe en tant que principal guitariste. Depuis la séparation des White Stripes le 2 février 2011, où il y tenait les rôles d’auteur-compositeur, de guitariste, chanteur, pianiste, Jack White mène de front deux groupes différents et il produit également un grand nombre d’artistes sur son label indépendant. Il s’est transformé à Nashville, en véritable Willy Wonka de la musique.

Son étrange entreprise

Musicien et entrepreneur, il crée son label en 2009 : Third Man Records. Il décide d’ouvrir un magasin de vieux 45 tours et inaugure une petite salle de concert de deux cents places, assortie d’une cabine pour enregistrer les concerts en analogique. Puis ouvre un studio de photos et un bureau de graphisme pour créer les affiches et les flyers de son label. Il se lance ensuite dans un projet hors du commun, appelé le Rolling Records Store : une camionnette de marchand de glaces reconvertie en boutique de disques itinérante, peut être pour que les mecs qui promènent leurs « cleps » puissent acheter des vinyls ? Il crée également des disques de plus en plus fous (parfumés, phosphorescents, façon gigogne…), de petits groupes locaux ou de pointures comme Jerry Lee Lewis ou Tom Jones…

 

Blunderbuss

Son premier album solo est sorti le 23 avril dernier. Le single Love Interruption, laisse apercevoir Jack White collaborer avec la chanteuse songwriter de Nashville, Ruby Amanfu. Selon lui cet album a pris forme presque par accident. Il y ressuscite Led Zeppelin, avec sa voix qui nous fait de plus en plus penser à celle Robert Plant. Le resultat est convaincant, un album riche (il y mélange tous les genres et les sonorités) et très bien construit, digne de sa réputation de génie.

« Blunderbuss » est un disque dédié à l’aîné de ses frêres, Ray, décédé à l’âge de 54 ans. Le thème de la mort est le fil rouge de l’album. L’album est plein d’émotions, mais sans tomber dans le pathos… On a le sentiment qu’à travers ce disque le chanteur a choisi de faire le deuil de l’époque White Stripes. On peut alors penser que l’album sert ainsi de « passerelle » entre ce qui fut, il le dit lui-même « son aventure la plus enrichissante » et l’aube d’une carrière solo prometteuse.

Par Vincent Bonhomme

Source: Les Inrocks

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