Le gouvernement a relancé malgré lui le débat à propos du « mariage pour tous ». Hier, le porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a été la cible de nombreuses critiques pour avoir fait la promotion du mariage homosexuel dans une école publique. Le cabinet du ministre aurait fait pression sur BFM TV pour faire retirer le reportage qui dérange.
Alors que le ministre de l’Éducation Nationale a mis en garde les établissements catholiques au sujet du débat sur le « mariage pour tous », une intervention de Najat Vallaud-Belkacem daté du 15 octobre dernier resurgit et met dans l’embarras le gouvernement. Lors d’une visite officielle, le ministre du Droit des Femmes prend position en faveur du mariage homosexuel face à une classe de 4ème dans un collège de Fleury-les-Aubrais (Loiret).
En bonne pédagogue, elle explique aux adolescents que « ça veut dire que finalement, pourront se marier des gens qui s’aiment, même s’ils sont de même sexe, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Ça va permettre plus d’épanouissement, plus de liberté, plus d’égalité dans la société. Il faut comprendre ça comme une avancée ». Ne voyez surtout de prosélytisme étatique dans ces propos…
Si la vidéo n’a choqué personne il y a trois mois, aujourd’hui le « mariage pour tous » s’est invité au sein de l’école républicaine et la situation devient encore plus délicate. La guerre de communication est relancée. Christine Boutin a fait part de son indignation et Laurent Wauquiez dénonce une « propagande ». Bref, la gauche et la droite s’affrontent encore sur cette réforme sociétale dont l’urgente nécessité est discutable alors que les français souffrent de la crise économique.
Ingérence gouvernementale ?
Le véritable problème, au-delà de la cacophonie gouvernementale qui a trouvé deux bonnes clientes avec Cécile Duflot et Najat Vallaud-Belkacem, c’est l’ingérence de cette dernière qui scandalise la presse. « Du mauvais journalisme », a argumenté un conseiller presse de Najat Vallaud-Belkacem, il estime que l’auteur des images avait isolé « 30 secondes » non représentatives de l’intervention de la porte-parole du gouvernement. La voix-off du sujet n’a pas été au goût du ministre non plus.
Le conseiller visé serait Maxime Rusz-Bryner. Contacté par le Huffington Post, ce dernier nie avoir fait des pressions sur la rédaction de la chaine d’info en continu. Il confirme un coup de téléphone « de questionnement » à la journaliste qui a réalisé le sujet. « Le journaliste de la chaîne aurait ainsi modifié -à sa propre initiative- le titre du sujet » a-t’il indiqué. C’est vrai que les journalistes font du « mauvais » travail lorsqu’ils n’ont pas fait valider leurs sujets par le pouvoir exécutif et ses conseillers…