Rouen : le gaz qui pue jusqu’à Paris
Un forte odeur de gaz a été ressentie par de nombreuses personnes entre Rouen et Paris. La fuite proviendrait de l’usine Lubrizol, située sur la zone industrialo-portuaire de Rouen. Mais quel est donc ce gaz puant?
« Au moins une trentaine de plaintes ont été reçues venant de Canteleu, Jumièges et même du côté du pont de Tancarville. » rapporte l’association Air Normand au Paris Normandie. C’est donc clair, il y a eu un problème dans cette usine chimique de l’agglomération rouennaise. Du côté des habitants de la région, de nombreuses personnes s’inquiètent tant l’odeur était, selon eux, « insupportable« .
Pourtant, d’après le Centre Opérationnel de Gestion Interministérielle des Crises (COGIC), il s’agirait d’un produit « non toxique« . Le ministère amer de l’Intérieur a quand a lui affirmé que l’émanation « ne présente pas de risques pour la santé ». Mais « hier c’était l’Enfer dans Rouen » déclare Julien. Toxique ou pas toxique?
C’est quoi le mercaptan?
Aussi drôle et paradoxal que cela puisse paraitre, le mercaptan est utilisée pour parfumer(!) le gaz de ville à la base inodore. Le méthanethiol (c’est son nom chimique) entre également dans la fabrication de produits phytosanitaires, d’anti-oxydants, etc… indique l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS).
L’odeur caractéristique de ce produit rappelle tout simplement la pourriture. Pour un rouennais, « c’est clair, ça sentait la merde hier ». Et puis, s’il s’est si bien propagé dans une partie du nord-ouest de la France, c’est à cause de sa capacité à être très odorant, même à faible concentration. « Malgré une accoutumance de l’odorat, ceci permet souvent de prévenir les accidents », souligne l’INRS.
Les dangers du produits
Le ministère de l’Intérieur a estimé que le méthanetiol était présent à « un seuil de concentration très faible » et qu’il « ne présente pas de risques pour la santé« . Le mercaptan est pourtant classé officiellement parmi les produits « toxiques par inhalation » et « dangereux pour l’environnement ». Chez les travailleurs qui ont été directement exposés à ce gaz, des cas d’irritation pulmonaire ont été observés, ainsi que des nausées, des vomissements et des diarrhées, voire des troubles de conscience et de la respiration. À faible concentration, les manifestations chroniques sont essentiellement l’irritation des yeux, des muqueuses respiratoires et de la peau, précise la fiche de l’Institut. Ça fait quand même beaucoup pour « un produit non toxique »…
«Il ne s’agit pas d’une fuite, mais d’une réaction chimique» qui provoque une odeur similaire à celle des boules puantes, selon une responsable interrogée par Europe 1. «Le problème n’est pas encore résolu», précise l’entreprise qui souligne le caractère «absolument pas toxique» de ce «dégagement». Pour rappel, l’entreprise est tout de même classée SEVESO.
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