Alors que l’état de santé de Nelson Mandela semble critique, une exposition qui lui est consacrée à l’Hôtel de Ville de Paris touche elle aussi à sa fin. Un retour sur la vie d’un homme qui a crée sa propre légende.
De mai à Décembre 2013, c’est la saison sud-africaine en France. Plus de 200 évènements célèbrent la culture de l’Afrique du Sud dans tout le pays. L’épicentre, Paris, son Hôtel de Ville , et une exposition consacrée à la vie de Nelson Mandela jusqu’au 6 juillet. Celle-ci ne pouvait pas plus se raccrocher à l’actualité de l’ancien président Sud-Africain, hospitalisé à Prétoria depuis le 8 juin dans un état critique. A travers un long parcours de photos, citations, vidéos et oeuvres qui lui sont consacrés, on apprend à mieux connaître la réalité historique d’un homme devenu une icône.
Ce visage, c’est celui d’un mythe. Un symbole de liberté et de combat. Cette réplique de la sculpture de Marco Cianfanelli (l’originale est au Musée de l’Apartheid) montre la véritable nature de Nelson Mandela. Un homme aux mille facettes, ancré dans sa culture Sud-Africaine tribale et traditionnelle, et pourtant si moderne, regardant toujours vers l’avenir. Super, pour la poésie, on y est. Mais Concrètement, Nelson Mandela, est un homme plus terre à terre. Né en 1918 dans le village de Mvezo et issu d’une famille royale de l’ethnie Xhosa, son prénom Rolihlahla (on vous laisse essayer de le prononcer) signifie « enlever la branche d’un arbre » soit « fouteur de troubles » en gros. Un prénom prophétique et pour le moins enraciné.
Tout au long de l’exposition, le visiteur découvre comment ce jeune villageois pauvre est devenu l’incarnation de la lutte pour la libération du peuple noir Sud -Africain. Etudiant en droit à l’université de Fort Hare, il témoigne des humiliations subies par son peuple en ville. Il rejoint ensuite le Congrès National Africain pour lutter contre l’apartheid. Son charisme, sa prestance, et son allure de blanc à la mode l’imposent tout de suite comme le leader du mouvement. Un meneur est né.
Les années prison : l’homme sans visage
« Ma mère est Sud-Africaine et mon père français » explique Lina Dircet, qui visite l’exposition avec sa nièce. »C’est très important pour nous de nous souvenir de son combat, mais pas seulement. Lui, c’est le symbole, l’homme politique. Mais les petites gens comme ma mère se sont aussi battus pour que nous ayons une nation pacifique et unie. » Et si se faire oublier est la plus grande peur de la future icône, Mandela s’est fait une grosse frayeur. Durant ses vingt-sept ans de prison, il est devenu l’homme sans visage, vieillissant seul dans une cellule de 2,4 mètres sur 2,1 mètres. Mais attention, n’est pas « Madiba » qui veut et le grand leader des jeunes révolutionnaires ne se laisse pas détruire. A sa sortie, celui-ci en sort plus sage, héroïque, prêt à prendre la tête du pays, tel un phoenix renaissant de ses cendres, quelques rides en plus tout de même.
Homme d’Etat, homme symbole
Arrive alors enfin sur les devants de la scène internationale un monsieur plein de volonté, d’intelligence et de charisme. Demandé partout, invité par tous, il est le centre de toutes les attentions. Prix Nobel de la Paix en 1993, il est élu président de la République de l’Afrique du Sud le 27 Avril 1994 lors des premières élections générales et multiraciales du pays. Et voilà. Son visage est partout. Son aura aussi. L’homme emblème est né, et les symboles eux, ne sont pas faits pour mourir.
Infos Pratiques :
Exposition Nelson Mandela à l’Hôtel de Ville de Paris
Entrée gratuite - Du 30 mai au 6 juillet 2013
Du lundi au samedi de 10h à 19 h (dernier accès à 18h30)
Hôtel de Ville de Paris, 75004 Paris