« Bodybuilder » : du muscle sympathique

Bodybuilder, un film de Roschdy Zem avec Vincent Rottiers, Yolin François Gauvin, Marina Foïs, et Nicolas Duvauchelle. Sortie le 1er octobre 2014.
Le pitch :
À Lyon, Antoine, vingt ans, s’est mis à dos une bande de petites frappes à qui il doit de l’argent. Fatigués de ses trafics en tous genres, sa mère et son grand frère décident de l’envoyer à Saint-Etienne chez son père, Vincent, qu’il n’a pas revu depuis plusieurs années. À son arrivée, Antoine découvre que Vincent tient une salle de musculation, qu’il s’est mis au culturisme et qu’il se prépare intensivement pour un concours de bodybuilding. Les retrouvailles entre le père et le fils, que tout oppose, sont difficiles et tendues. Vincent va tout de même accepter qu’Antoine travaille pour lui afin de l’aider à se sortir du pétrin dans lequel il s’est mis. De son côté, Antoine va progressivement apprendre à découvrir et respecter la vie que son père a choisie.
L’avis :
C’est le troisième film de Roschdy Zem après Omar m’a Tuer et Mauvaise Foi. Et ici on sent très vite que le monde du bodybuilding a fasciné le réalisateur-scénariste. Dès le début du film on a le droit à quelques images du film mythique - fondateur de ce genre de pratique - qui a fait le succès d’Arnold Schwarzenberg : Pumping Iron. Pourtant, sur ce milieu étrange et fascinant, Roschdy Zem a plaqué une histoire assez conventionnelle : celle d’un petit délinquant qui va retrouver son père qui l’a abandonné et ce qui va entraîner - bien entendu - des conflits. Le père est un bodybuilder et possède une salle où s’entraîne toute une population musclée. Là bas, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.
Le seul intérêt du film réside entre la confrontation des acteurs confirmés et ceux encore inconnus. Le concours ne se passe pas entre celui qui aura le plus de biceps, triceps, deltoïdes, trapèzes ou autres grands rhomboïdes, mais entre Yolin François Gauvins et les comédiens qui lui donnent la réplique. Résultat : Yolin François Gauvins sort grand gagnant. Il est formidable, il a une présence magnifique à l’écran. D’ailleurs ce n’est pas le premier baraqué qui a fait du cinéma sans passer par la case cours de comédie. En France, on a eu Lino Ventura et aux Etats Unis, on ne les compte même plus. Il faut reconnaître que Roschdy Zem a réussi à diriger magnifiquement YFG : monsieur muscle remplit bien l’écran. Cela n’enlève rien au talent de Vincent Rottiers qui joue très bien les ados écorchés et à celui de Marina Foïs qui a su se couler dans le rôle de la maîtresse du culturiste. Bodybuilder est un film éminemment sympathique, qui se laisse facilement regarder.
Commenter