#Breaktheinternet, zénith et abîme de l’Internet vu de Twitter

A l’heure ou le Web français ne parle que de Rosetta, deux hashtags occupent le podium du Twitter US: « #Breaktheinternet » et son écho « #Fixtheinternet ». Mais à quoi renvoient ces impératifs immédiats en 140 caractères ?
Break the Internet, régression
Tout est parti d’une photo, et pas des moindres. Autoproclamée casseuse du web, Kim K mercantilise son seul bien (corporel) sous l’objectif de Jean-Paul Goude qui reprend ses codes artistiques, notamment la série « Champagne Incident » Résultat : un personnal branding en plastique huileux ( Mention spéciale au tweet de Kim « Et ils disent que je n’ai pas de talent … Essayez de faire tenir un verre de champagne sur votre derrière LOL.» en passe de vaincre Azealia Banks a.k.a » tête couronnée des Trolls « . Pour se faire une idée d’Azealia, le dernier exemple en date est assez probant : dans un tweet -supprimé depuis-, celle-ci suggérait à Eminem de retourner dans sa caravane avec son repas pourri au micro-onde sucer les seins de sa sœur….Lovely).
Évidemment, des parodies à flux tendu pullulent ici, ou encore là et une avalanche de critiques déferlent sur la starlette Real TV. Opération com’ néanmoins réussie pour Kim qui, de toute manière n’aspire qu’à tendre ce genre de perches aux internautes – une étude pour expliquer en détail le succès de l’application mobile « Kim à Hollywood> » ayant levé 1,6 millions de dollars serait la bienvenue - Concurrente de taille pour Nabilla en terme de néant viral, on ne peut pas enlever à madame West son don d’incarnation de l’inutilité publique.
Fix the internet, progression.
Pendant ce temps, un nouvel appel naît en réponse indirecte au happening dégoulinant de Kim.K « #Fixtheinternet ». Utilisé comme un slogan fédérateur par @midnight , compte de l’émission d’impro éponyme menée par Chris Hardwick revendiqué « Maison des guerres de hashtags », les internautes s’en servent pour émettre leurs doléances en faveur d’un web amélioré. La plupart des requêtes sont humoristiques demandant à bannir James Franco ou la tenue officielle de journées spéciales chats, mais certaines s’engagent plus sérieusement arguant contre le forum controversé 4chan ou pour le vote d’une loi sur la neutralité du web.
A new internet? This is a project to keep an eye on: http://t.co/zLdsbAj1qP /via @gigaom #FixtheInternet
— TNS (@TNS_IT) 28 Mai 2014
Ban James Franco. #FixTheInternet @midnight — Michael Beeman (@MichaelBeeman) 13 Novembre 2014
Cette vague de mobilisation axée légèreté dépasse rapidement les tentatives de casse de la toile, prenant une tout autre résonance alors que Barack Obama a enfin prit position quant à la neutralité du Net ce mercredi 12 novembre. Le président des États-Unis s’est déclaré ouvertement favorable à la « Net neutrality » soit l’exclusion de toute discrimination à l’égard de la source, de la destination ou du contenu de l’information transmise sur le réseau, principe garantissant un accès égal au réseau à tout les utilisateurs sans limitation d’accès aux services.
Dans cette déclaration, Obama plaide pour un Internet « Gratuit et ouvert » qualifié de « service d’utilité publique. »
L’allégation était d’autant plus attendue que la FCC ( Commission fédérale des communications) s’est vue contrainte par décision judiciaire d’autoriser certains fournisseurs d’accès à faire payer plus cher leurs clients pour obtenir un meilleur débit, suite à une affaire apportée par le géant du haut débit américain Verizon.
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